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Que pensez-vous des escapades qui commencent par « Waouh ! Maman, as-tu vu le ciel ? » ? Plutôt un bon présage, non ? C’est ce que je me suis dit quand mon fils a prononcé ces mots à notre arrivée à la Vallée Bras-du-Nord – dans la région de Portneuf – par un beau vendredi soir hivernal. Moi, le ciel, je ne l’avais pas encore vu, trop occupée à sortir de la voiture en m’assurant qu’aucune mitaine n’avait glissé sous une roue, dans l’effervescence du grand débarquement. On a tous levé les yeux. Au-dessus de nos têtes, des millions d’étoiles. Vous savez, de ces ciels comme on n’en voit plus. Waouh était effectivement l’onomatopée qui convenait.

Au toujours sympathique accueil Shannahan, on nous a confié une petite clé et un grand traineau. Moins d’une heure trente après avoir quitté la maison, on marchait dans la nuit silencieuse vers une yourte posée au fond des bois, en transportant tout ce qu’il nous fallait pour être heureux, loin de la civilisation, pour les prochaines 48 heures. Je l’affirme, cette vallée possède le don précieux de nous déconnecter du quotidien en un tournemain. Encore une fois : Waouh !

Premier défi, chauffer notre nouveau logis (papa, il fait frooooid !). En quelques minutes, le poêle se met à ronronner, puis à rugir et même la frileuse que je suis finit la soirée en t-shirt (papa, il fait trooop chaaaaud !). Note à tous ceux qui craignent d’avoir froid dans une yourte ou un refuge rustique en hiver : ces adorables espaces peuvent devenir de véritables saunas ! Une fois la question de la température ambiante réglée, on attaque les choses sérieuses. Un plat de pâtes, un verre de vin, des jeux de cartes, quelques toutous autorisés à venir avec nous et voici recréé un petit univers, notre nouveau cocon dans cette maison toute ronde. Ce soir-là, le marchand de sable n’a pas eu besoin de verser beaucoup de ses précieux grains pour projeter nos loulous droit au pays des rêves !

La Vallée Bras-du-Nord est un véritable paradis du plein air, un immense terrain de jeux pour petits et grands. Les choix d’activités sont infinis, été comme hiver. Mais avec des enfants de moins de 10 ans (7 et 9 ans, pour être précise), il faut faire des choix, disons, stratégiques, permettant à toute la famille de garder le sourire (je suis certaine que vous me comprenez !). Nous avons donc laissé de côté pour cette fois, notre envie de tester le fat bike ou le ski raquette (aussi connu sous le nom de ski Hok), pour opter pour une valeur sûre : une grande randonnée entrecoupée d’un bon pique-nique.

Parmi le vaste réseau de sentiers que propose la destination, nous avons pris la direction de la chute Delaney, une balade tout à fait accessible, parsemée de mille et une petites curiosités permettant de donner à la marche des allures de jeu. Tout au long du parcours longeant la rivière Ste-Anne, nous avons donc découvert des troncs d’arbres d’où s’élancer pour faire quelques acrobaties, des traces d’animaux, des petits ponts, des écureuils gourmands (et vraiment pas nerveux) grignotant ce qui leur passe sous la patte et, bien sûr, la chute Delaney.

Avouons-le, dans la catégorie beautés de la nature, cette chute entièrement gelée ne donne pas sa place. Une reine imposante qui mérite qu’on la contemple avec respect et admiration, le temps d’une collation. Parce que ce n’est pas fini ? Bien sûr que non ! On attaque maintenant la montée vers la yourte Delaney (une grande randonnée, c’est une grande randonnée !)

Le défi en vaut la peine, tout le monde finit par l’admettre. Des points de vue saisissants, une yourte accueillante où des visiteurs bien intentionnés ont pris l’initiative de faire un petit feu et, surtout, les joies de la descente, ultime récompense. C’est fou comme l’énergie renaît quand vient le moment de dévaler des pentes !

L’après-midi s’achève en douceur. Quelques bûches dans notre feu et un bon repas plus tard, l’envie de mettre le nez dehors est à nouveau au rendez-vous. Cette fois, dans la nuit, direction la rivière gelée qui borde notre yourte. Glissades sur le ventre, patin bottines…une autre heure de plein air et de rigolade avant un dodo bien mérité. La belle vie.

Deuxième matin. Pendant que ma petite famille s’éveille en douceur et déjeune copieusement, je fonce saluer à nouveau la chute Delaney au pas de course. Je ne croise personne, mis à part un écureuil que je salue dignement. Cette belle forêt et tout cet air frais pour moi toute seule. Bonheur.

Mais voilà, le deuxième matin, c’est aussi le dernier. Sans trop de conviction, on recharge les sacs et on fait glisser notre matériel sur le sentier du retour. C’est vraiment fini ? Mais non, on veut faire durer le plaisir, alors on traque les pentes jusqu’à trouver celle qui permet d’utiliser nos luges. Glisser, c’est si simple et si chouette. Mais quelques montées et descentes plus tard, tout le monde est d’accord, il est temps d’y aller. La petite clé et le grand traineau sont rendus à l’accueil. Au suivant !

Mon pronostique était bon : nous avons encore une fois passé un fabuleux moment dans cette Vallée Bras-du-Nord. Dans la voiture, on parle déjà de la suite : « on pourrait retourner dans une yourte en été…et faire du canot…il faudrait faire une via ferrata…j’aimerais quand même essayer le fat bike…moi le ski de montagne… ils sont vraiment beaux leurs chalets, … ». Comme toujours, chacun a ses préférences, mais à la question « Avez-vous envie de revenir ? », la réponse est unanime : « OUI, bientôt ! »

Texte et images : Marie-France Couture
Au Québ